Roger Vailland
Bon pied, bon œil Genre de texte Contexte Rodrigue est un militant communiste emprisonné sous une fausse accusation, dans la France de 1948. Il a eu une discussion avec un gardien nommé Patachon, qui l’accuse ensuite d’avoir voulu l’acheter. La nuit venue, Rodrigue rêve de Chloé. Notes Texte témoin
Roman
Ce récit se trouve à peu près au milieu du roman.
«Chloé, l’ancien mannequin devenu agent de liaison du réseau Marat, l’ennemie de la traîtresse Mathilde, la jeune femme que Rodrigue aimait secrètement, l’imprudente, la dévouée, la folle, l’héroïque, la brûlante Chloé est devenue l’épouse d’un bijoutier levantin, qui la séquestre à la maison.» (Prologue, p. 13). Ce personnage ne réapparaît pas dans le roman.
Bon pied, bon œil, Paris, Corréa, 1950, p. 140.
Étreinte
Il passa la première moitié de la nuit à faire des plans d’évasion : se cacher dans la voiture du boulanger, se faire apporter une soutane par son avocat, simuler la folie, simuler l’épilepsie, etc., etc… Étrangler Patachon et revêtir son uniforme. Il s’assoupit. Il rêva qu’il était auprès de Chloé. «On les met en prison, disait-elle, avant de les envoyer à l’école.» Elle ouvrait son corsage, l’attirait contre elle, et il posait la tête entre deux gros seins ronds et blancs. «Pauvre gosse, disait-elle, mon pauvre gosse». Elle le berçait. Il l’étreignait, essayait de la prendre, mais, avait son plaisir avant de l’avoir pénétrée. Il se réveilla à demi, son ventre était mouillé. Puis il tomba dans le sommeil le plus profond.