Québec 2000
F 41 ans
Genre de texte Type de récit Type psychologique
Témoignage
Plusieurs actions
lucide
Caractéristiques
Amitié
Malchance
Succès
joie – surprise
peur
Le bel Italien
Je suis avec un homme (la fin de la vingtaine, bel homme, pas très grand, italien) et une femme (45-50 ans, sympathique, genre professeur qui donne des séminaires) dans une grande pièce qui ressemble à ces salles de montre de concessionnaires auto. C'est rempli de trucs bizarres. C'est abandonné, genre de dépotoir à je ne sais trop qui ou quoi mais nous semblons trouver ça tout à fait normal d'être là, assis sur des chaises très ordinaires comme on en trouve dans les salles de montre.
Ce n'est pas la première rencontre et cet homme me plaît définitivement beaucoup. Je suis cependant persuadée que parce que je suis ronde, je ne l'intéresse pas. Je ne fais donc pas d'avance mais je suis moi-même, c'est-à-dire plutôt flirt baveuse comme d'habitude. Cette fois-ci, au moment où nous nous levons pour partir je sens une odeur de feu. Je sais qu'ils me trouvent bizarre mais je suis toujours comme ça quand je sens cette odeur: je cherche en reniflant comme un chien. J'ai très très peur du feu. Je perds tous mes moyens et mon contrôle. Je m'approche de l'espèce de petit chauffage d'appoint mais ce n'est pas de là que ça vient, mon odeur s'apparente plus à celle du plastique qui fond dans le feu. Par la fenêtre, je vois qu'il y a un peu de neige au sol mais pourtant, ce n'est pas l'hiver, je crois même que nous sommes en mai. La femme s'approche de la fenêtre et voit qu'entre notre bâtiment et l'autre tout près, il y a un petit brasero allumé et que l'odeur désagréable vient de là. Je suis rassurée et nous nous préparons à partir. Elle quitte la première et voilà que le bel italien vient vers moi, tout sourire.
Nous marchons à reculons en parlant, il me caresse le visage de ses deux mains. Nous donnons l'impression de danser. Il me dit avec un petit accent si doux à entendre que je peux oser l'appeler, l'inviter même à sortir avec moi, pour une soirée, pour plusieurs mois voire même pour toute la vie.
Je suis émerveillée de constater que je peux attirer un homme et je le regarde avec surprise, il me semble qu'il est entouré de lumière jaune comme si un éclairage spécial l'entourait dans tout ce décor triste et gris. J'entends un fond musical de clochettes qui tintent dans mes oreilles. Est-ce cela qu'on éprouve quand l'amour nous tend les bras? Je caresse sa mâchoire à mon tour et je sens que cette lumière m'englobe moi aussi.
Mon réveille-matin se met en marche et je regarde, stupéfaite, mon bel italien perdre sa substance corporelle et disparaître comme une vision distorsionnée devant moi au moment même où on venait de commencer à s’embrasser.