Québec 1991
F 57 ans
Genre de texte Type de récit
Témoignage
Plusieurs épisodes
Caractéristiques
Aggressivité
Amitié
Malchance
Échec
La baignade
Je suis la femme d’un chef religieux. Je ne suis pas la seule. Nous sommes plusieurs. Ce qui régit nos rapports, c’est la compréhension mutuelle, le respect et même l’Amour. Pourtant, il y a des règles qui sont strictes. Il y a des choses qu’il est défendu de faire : nous n’avons pas le droit de nous baigner sans casque.
Je déroge aux règles. Il y a une immense piscine à paliers, un peu comme une écluse : c’est une piscine fermée. J’y nage nue comme il est permis de le faire. L’eau est tiède et accueillante. Comme je n’ai pas de casque, mon mari, le chef religieux, m’appelle et me fait remarquer que je m’ai pas de casque. Cela se fait avec beaucoup de respect et d’amour.
Je sors donc de la piscine et je m’enveloppe dans de grands voiles blancs. Je m’éloigne en chantant et en parcourant de grands couloirs. Je cherche l’ouest. J’arrive dans une grande salle pleine de baies vitrées orientées vers l’ouest. C’est le soleil couchant. Je chante la beauté des couleurs du soleil couchant et la beauté de la nature. Je chante la beauté de la parole des grands prophètes et, bien que je ne sois ni religieuse ni chrétienne, je louange Bouddha, Mahomet et le Christ. Il y a beaucoup d’instruments de musique dans la salle (orgue, piano). J’essaie de jouer mais mes doigts sont raides. J’abandonne. Je continue mon chant.
Un enfant se met à pleurer. Le chef religieux qui est assis dans l’assemblée manifeste quelque impatience. Je lui demande d’avoir de l’indulgence et de la patience. Derrière les pianos, il y a des douches et j’en prends une.