Michel Leiris
Journal 1922-1989 Genre de texte Contexte Notes Texte témoin
Nuits sans nuit et quelques jours sans jour. Gallimard, 1961, p. 22-23.
Journal
Entrée du 26 août 1924.
Récit de rêve d’abord publié dans La Révolution surréaliste (no 5, 1925), puis repris dans Nuits sans nuit. (Note de Jean Jamin).
Journal 1922-1989. Édition établie, présentée et annotée par Jean Jamin. Paris, Gallimard, 1992, p. 62-63.
Pylône inversé
Mardi 26 août [1924]
Rêve: une rue de banlieue la nuit, — à droite, un pylône métallique dont les traverses portent sur chacun de leurs points d’intersection une grosse lampe électrique allumée, — à gauche, une constellation reproduit, renversée (la base dans le ciel et la pointe vers la terre), exactement la forme du pylône; — le ciel est couvert de floraisons (bleu foncé sur fond plus clair) identiques à celles du givre sur les vitres. Les lampes et les étoiles s’éteignent une à une. Il fait bientôt tout à fait nuit.
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Nuits sans nuit
Une rue de banlieue, la nuit, entre des terrains vagues. À droite, un pylône métallique dont les traverses portent sur chacun de leurs points d’intersection une grosse lampe électrique allumée. A gauche, une constellation reproduit, renversée (base au ciel et pointe vers la terre), la forme exacte du pylône. Le ciel est couvert de floraisons (bleu foncé au fond plus clair) identiques à celles du givre sur une vitre. Les lampes s’éteignent tour à tour et, chaque fois que la lumière de l’une d’entre elles s’évanouit, l’étoile correspondante disparaît aussi. Il fait bientôt tout à fait nuit.