Anaïs Nin
Journal, 1947-1955 Genre de texte Contexte Texte original Texte témoin Édition originale
Journal
Entrée de l’hiver 1951-1952.
Journal, 1947-1955, Paris, Stock, 1979, p. 126.
The Diary of Anaïs Nin, 1947-1955, New York, The Swallow Press, 1974, p. 86.
La tarentule
Rêve : je vais prononcer une conférence. Je l’ai beaucoup travaillée. Elle est écrite dans un français raffiné. Au moment de m’adresser à mon auditoire, je m’aperçois qu’il ignore le français. J’essaye de traduire la conférence de mon mieux. J’ai omis l’introduction au rêve. Une énorme tarentule velue pendue à un fil qui tombe du plafond, s’approchait de mon visage. Je la tuai. Elle tomba par terre, éclata et répandit des graines noires comme des pépins de pastèque. Les monstres dont j’ai rêvé ces temps-ci, serpents gigantesques, sangsues, tarentules, ce sont mes sentiments à l’égard des critiques et autres censeurs qui n’ont pas su apprécier mon œuvre. Ils représentent les dangers que j’ai courus en décidant d’exposer mon œuvre à leurs critiques.