Anonyme
Le livre du Graal Genre de texte Contexte Texte original Édition originale
roman en prose
Un soir, dans son lit, le roi Label rêve qu’on lui refuse l’accès à une grande fête parce qu’il ne s’est pas lavé avec l’eau d’une fontaine. À son réveil, il demande qu’on lui amène Célidoine, qui lui avait révélé un songe précédent. Célidoine lui explique que s’il ne se fait pas baptiser, il se verra refuser l’accès à l’Au-delà .Le roi Label décide donc de se convertir au christianisme.
Poirion, Daniel et Philippe Walter (dir.), Le Livre du Graal, Paris, Gallimard, coll. «Littérature française du Moyen Âge», vol. 1, 2001, p. 300-11.
Se laver Ă la source
Il était à peine endormi qu’il lui sembla prendre une grande et large route, battue d’une foule innombrable, mais si misérable et si abandonnée que nul ne l’empruntait sans être capturé, enlevé, ou mis en prison : c’est ainsi que tous ceux qui d’aventure s’y trouvaient perdaient la vie et leurs richesses. À peine s’y était-il engagé qu’un homme remarquablement beau lui annonçait qu’il l’accompagnerait au-delà du bois et de la mauvaise route : ainsi marchaient-ils ensemble, celui-là devant et lui derrière. Le roi était très inquiet, au fur et à mesure qu’il avançait : de tous côtés la route était environnée de voleurs et de brigands qui ne faisaient que l’épier pour savoir s’ils pourraient jamais le faire prisonnier. Après avoir suivi longtemps cette voie, circonspect, il cessait partout de voir celui qui l’avait protégé des brigands. Il prenait alors un petit sentier, le plus beau et le plus délicieux du monde, plein d’arbres portant des fruits et couverts de verdure. Il entendit une voix : «Venez, venez vous laver, peuples de toutes lois, et allez manger à la Haute-Cité, car les tables sont mises et les doux vivres préparés : vous en informe Celui qui sait tout, c’est lui qui tient cette cour.» Le roi, qui brûlait du désir de connaître Celui qui savait tout pour lui demander si sa douleur prendrait jamais fin,
… a la nouvelle qu’il devait réunir sa cour, forma le projet de s’y rendre. Il suivit cette direction, et avança jusqu’à parvenir à la montagne la plus haute qu’il eût jamais vue, où se purifiaient tous ceux qui devaient manger à la Haute-Cité ; les autres, après les ablutions, y entraient et accédaient à la grande joie et aux grandes noces que les résidants faisaient tout le jour. Le roi voulait y pénétrer comme les autres ; mais il n’en avait pas la permission ni le pouvoir, au contraire les gardiens de la porte lui faisaient ces reproches : «Tu n’es pas allé te laver à la source : l’accès t’est refusé, car nul n’entre s’il n’est préalablement purifié.» Label, si affligé par ces propos qu’il gardait le silence, regardait à l’intérieur par un trou pratiqué dans la porte, pour y découvrir sa sœur, qu’il avait tuée, mangeant à cette grande fête avec les autres, couronnée de fleurs de lis. Elle était tellement belle et agréable qu’elle paraissait maintenant aux yeux du roi cent fois plus belle qu’auparavant. Surprenant son regard, elle lui dit : «Vase de terre empli de mottes, va t’alléger, te laver et te purifier, et tu viendras manger à cette grande fête et à cette haute réjouissance où tu nous vois.»
Entendant qu’il n’en profiterait pas davantage, le roi fit demi-tour et reprit son chemin. Il avait à peine fait quelques pas qu’une troupe se saisissait de lui si affreusement qu’il avait grand-peur de mourir. Il leur demandait pourquoi ils l’arrêtaient ainsi : «Parce que tu es nôtre ; nous ferons de toi ce que bon nous semblera.» Alors ils l’emmenaient avec brutalité, le traînant par les pieds et les cheveux, jusqu’à une maison située dans une vallée déserte et aride : une maison si laide, et si épouvantable, que personne, si hardi qu’il soit, ne l’aurait regardée sans peur. Elle était en effet si noire et si hideuse, si pleine de pleurs, de larmes et de cris que le roi, la voyant ainsi dans un songe, en éprouvait une grande frayeur. Quand ceux qui l’avaient capturé, dans son sommeil, voulurent le jeter dans la maison obscure avec les autres, nombreux à y être, sa peur fut si insoutenable qu’il s’éveilla. Tandis qu’éveillé, il n’était pas encore libéré de sa peur, il s’écria à pleins poumons : «Je suis mort!» si fort que tous les barons, près de lui, l’entendirent bien. Ils eurent une grande peur pour lui : pénétrant dans le pavillon, ils le trouvèrent manifestant le plus grand chagrin dont vous entendrez jamais parler. Ils en furent abasourdis, l’ayant toujours vu plus joyeux et plus gai qu’aucun autre. Celui qui lui était le plus intime lui demanda : «Sire, qu’avez-vous?» Ils se rendirent compte tout de suite que son épouvante était venue d’un songe. Il répondit à ceux qui l’entouraient : «J’ai vu, dans mon sommeil, les plus grandes merveilles jamais vues, je crois, par un roi vivant ; je ne serai pas content, je puis vous l’assurer, avant d’en savoir la pure vérité.
«Amenez-moi maintenant Célidoine, qui m’a révélé, sur mon précédent songe, la vérité et la valeur de signe ; s’il me donne sur celui-ci autant de certitude que sur l’autre, jamais il ne me commandera qui que ce soit sans que je m’exécute.» Ils vinrent chercher l’enfant qui dormait dans le pavillon, comme on fait quelquefois aux longs jours d’été ; ils le réveillèrent : «Venez vite voir le roi!» Il se leva et se rendit chez le roi, dont le chagrin était encore très violent. Mais la présence de l’enfant lui fut d’un grand réconfort. L’ayant fait asseoir devant lui, il lui dit : «Maître savant et avisé, donnez-moi votre avis sur ce que je vais vous livrer. Conseillez ce malheureux roi, cette pauvre personne ; et fixez-moi sur ce que je vais vous demander. – Roi, répondit Célidoine, je te dirai et enseignerai d’autant plus de bien que ce n’est pas de ma propre science, mais moyennant ce que le Haut-Maître, par sa douceur, m’a révélé. Si tu n’appliques pas les préceptes qu’il te fait connaître par une aussi petite personne, tu seras d’autant plus honni et détruit.
«Ce même Prophète, ce cher Seigneur que tu vis jadis mener si vilainement à sa mort, dans la cité de Jérusalem, alors que tu n’avais que cinq ans, et dont toi-même tu affirmais qu’il n’avait pas mérité ce châtiment – et c’est ce qu’a dit Pilate, ton parent –, ce doux Seigneur affable et compatissant, qu’on appelle Jésus-Christ, et qui, par sa grâce, m’a tant dévoilé de ses mystères que je sais très clairement ce que tu as vu dans ton sommeil, te fait savoir par moi que, si tu veux entrer dans la Haute-Cité que tu as vue en songe, il te faut préalablement faire ce que je vais te dire. À défaut, il te promet la maison des ténèbres toute pleine de larmes, de pleurs et de souffrances.»
À ces mots, le roi se laissa tomber, à genoux, aux pieds de Célidoine, et s’écria tout en pleurs : «Ah! serviteur bon et loyal en ta nouvelle loi, couvert merveilleusement de fleurs, de feuilles et de fruit, tu es, je le reconnais en toi aux propos que tu me tiens, si hautement pourvu de la grâce de Jésus-Christ que je suis enclin à faire sans réserve tout ce que tu me commanderas, pourvu que tu m’aies fixé sur les merveilles que j’ai vues dans mon sommeil. – Je t’en rendrai si certain, répondit l’enfant, que je vais t’en montrer très nettement la valeur de signe, et t’en parler tout comme c’est arrivé, pour que tu me fasses davantage crédit ; néanmoins personne ne pourrait te l’authentifier, à moins que Notre-Seigneur le lui eût révélé ; ton songe, tu ne l’as encore dévoilé ni fait connaître à personne. La grande route que tu vis, où tant de gens s’étaient égarés, signifie la vieille loi, où de si grands peuples, de si nombreuses nations sont allés, tu l’as entendu dire maintes fois. Sur tous ceux qui étaient maîtres et pasteurs, il n’y avait pas pléthore pour bien la comprendre – ils voyaient seulement l’écorce, lorsqu’ils n’auraient du voir que la moelle, moyennant quoi ils s’abandonnaient à tous péchés mortels, et à toutes iniquités. Par suite, il arriva qu’ils en tombèrent dans un si grand servage que l’ennemi les prenait tout vifs en chair et en os pour les emporter en enfer, les bons comme les mauvais. Ces ennemis dont je parle, qui par leur orgueil tombèrent du ciel, et qui, avant la Passion de Jésus-Christ, avaient une telle puissance qu’il prenaient les bons et les mauvais par une sentence commune, signifient les voleurs et les brigands qui à côté de la grande voie attendaient pour prendre les passants, comme tu l’as vu sur cette grande route, en songe. Par conséquent tu dois entendre la vieille loi, et, dans les guetteurs, l’ennemi, qui toujours épie pour détourner l’homme de la bonne voie, le tromper, pour nous détourner du bienheureux héritage, dont il a été jadis exclu en raison de son orgueil.
«L’homme d’une rare beauté qui t’accompagnait et te sortait de la route épouvantable, c’était Jésus-Christ : parce que tu pris parti, une fois, pour lui, quand tu ne savais en quoi consistait la pitié, il t’a rendu un bienfait. En effet, si dans sa détresse tu as eu pitié de lui, il t’a dès lors considéré avec tant d’apitoiement que jamais, dans cette ignoble vie que tu n’as cessé de mener depuis, il ne t’a laissé périr, ni surprendre par l’ennemi, te gardant au contraire au point de t’avoir libéré, si tu veux et s’il t’agrée, du grand et cruel esclavage d’enfer. Je viens de te montrer qui était cet homme, qui est allé avec toi sur la grande route infestée de brigands et de voleurs. Il y a encore une autre raison pour laquelle cette mauvaise voie est appelée large : je vais te le dire.
«Tu sais bien que l’homme, entré dans la nef sans capitaine pour conduire, ni aviron pour naviguer, ni gouvernail, sitôt éloigné de la rive et poussé des vents qui le tourmentent et lui sont en maintes choses contraires, dans la haute mer incommensurable, ne peut être tiré de péril que par Notre-Seigneur même. Tu dois de même entendre la voie de péché : sitôt qu’il a quitté son Créateur, rompu ses liens, le chrétien ne trouve personne pour l’empêcher d’agir à sa guise : il découvre sa route si prodigieusement libre qu’il n’y trouve encombre ni dommage, pour faire au contraire tout ouvertement ce que sa misérable chair désire, et tout ce que l’ennemi lui conseille. Elle est donc bien large, cette voie, livrée à elle-même. Sur cette voie, roi Label, longtemps tu as été, tu le sais bien. Mais te voici au moment ou Celui qui le peut – c’est impossible à tout autre – va t’en protéger et t’en tirer, s’il t’agrée.
«Je vais te révéler la signification de l’autre, verdoyante et plantée d’arbres. La voie qui verdoie est le signe de la nouvelle loi, qui chaque jour prospère et croît, et reverdit tant et plus. Son étroitesse veut dire que ceux qui s’y engagent n’ont pas loisir d’aller entièrement à leur gré, contraints au contraire à ne pas désobéir au commandement de Notre-Seigneur. Et sais-tu quels sont les commandements? Que nul, fils de la sainte Église, ne doit aller contre son Créateur ni pécher mortellement, ni avoir en lui convoitise ou jalousie, pour vivre selon Dieu et la vérité ; il ne doit pas non plus être enclin à pécher par pensées, mais suivre la droite voie de vie, la droite sente qui mène l’homme en la compagnie des anges ; et il doit se conduire comme la droite ligne de vérité le recommande. Les arbres qui longeaient cette voie signifient les apôtres et les prélats de la sainte Église, qui vont prêchant, chaque jour par le monde la vérité des Évangiles. La voix qui, appelant les gens de toutes lois, disait : «Venez manger», signifie la miséricorde et la grande douceur de Notre-Seigneur, pour appeler à lui les pécheurs et les justes et promettre de leur donner de doux et bons vivres. Par la source que tu as vue, tu dois entendre Jésus-Christ, le Grand-Maître, le Grand-Seigneur, qui, par l’exemplarité de sa vie, les miracles et les bienfaits manifestes qu’il pratiquait aussi longtemps qu’il était dans ce monde et parmi nous, comme homme mortel est apparu par-dessus tous autres plus grand, plus haut, à l’égal des montagnes par rapport aux tertres.
«Pour cette raison, l’onde qu’on appelle la sainte onde de baptême ne peut être sans Jésus-Christ, ni Jésus-Christ sans elle. Tu as vu, dis-tu, la montagne, ce qui revient à dire que tu as vu Jésus-Christ dans la sainte onde de baptême comme la source était sur la haute montagne. Par la Haute-Cité, si belle et animée, pleine de joie et de fête, tu dois entendre le paradis, la Haute-Cité de là -haut, de béatitude, où les anges et les bienheureux serviteurs de Jésus-Christ vivent et vivront sans fin dans la joie, la fête et la gaieté. T’avoir dit qu’à la source tu ne t’étais pas lavé, et que pour cela tu n’y entrerais pas, signifie l’impossibilité pour toi d’être serviteur de Jésus-Christ, et fils de la sainte Église, avant d’être lavé, purifié dans l’eau sacrée du baptême. Et tu as vu quelque chose qui est cela même, il n’y a guère de temps, en songe : ce songe, je vais l’évoquer, pour que tu portes plus de crédit à mes propos. Il te semblait voir dans des landes incultes et désertiques un serpent d’une taille prodigieuse, qui ne voyait goutte. Il n’en volait pas moins jusqu’à la mer Rouge ; y était-il parvenu qu’il y pénétrait ; puis il en ressortait très clairement chargé en blanche colombe, ce qui te mettait au comble de l’émerveillement. Tout cela, roi Label, tu l’as vu dans ton songe que jamais tu n’as dévoilé à quiconque, parce que tu ne croyais pas possible que personne t’en donnât la signification. Mais je vais le faire : je vais te l’expliquer tout ainsi que le Haut-Maître me l’a révélé. Les landes incultes et désertiques correspondent aux mauvaises œuvres et aux grandes impiétés où tu es demeuré dès le premier jour, lorsque tu sortis du ventre de ta mère. Par le serpent, tu dois comprendre les mauvaises œuvres ainsi que toi-même : tu es un vrai serpent, sans aucun doute, un véritable ennemi. En effet, tu n’as jamais fait, ou presque, quoi que ce soit qui plût à Notre-Seigneur. La cécité du serpent s’applique à toi, car tu es aveugle : si tu voyais clair, tu ne serais pas resté aussi longtemps dans ton péché. Le vol du serpent jusque dans la mer Rouge est le signe que tu voleras, ce qui veut dire que tu pénétreras dans l’eau sacrée, dans cette eau bienheureuse qu’on appelle baptême, et seras fils, héritier de Jésus-Christ comme les autres, qui sont venus au saint baptême. Par la mer Rouge que Notre-Seigneur ouvrit jadis aux fils d’Israël, tu dois entendre le saint baptême où les serviteurs de Jésus-Christ sont purifiés, et ôtés des mains des ennemis éternels, comme les fils d’Israël furent enlevés des mains des Égyptiens.
«La rutilance de la mer doit être pour toi le symbole de l’heureux sang qui sortit du précieux flanc du Prophète dont je parle. De même que les fils d’Israël furent nourris de la manne qu’il leur envoya dans les déserts jusqu’au moment où ils furent parvenus en la Terre promise, de même, jour après jour, en cette vie à juste titre appelée désert, les serviteurs de Jésus-Christ, fils de la sainte Église, ont été soutenus et rassasiés de la grâce de Notre-Seigneur, de la sainte nourriture qui leur dura jusqu’à leur arrivée en Terre promise, ce qui veut dire qu’ils accéderont à la joie de paradis qui jamais ne cessera : telle est la Terre qui leur fut promise. La métamorphose du serpent en colombe signifie le changement que tu connaîtras en venant au baptême. Par cette ablution, en effet, tu seras changé d’ennemi en ami de Jésus-Christ, et de serf en homme libre : là tu seras transformé et délivré des liens des mortels guetteurs. Je viens de te donner, roi Label, la signification de ton songe, que jamais tu n’as dévoilé à personne. Tu peux donc en être persuadé : il est bien au courant de tes affaires, Celui qui m’a montré cela. À présent je vais t’exposer ce que signifie la maison des ténèbres que ton songe t’a fait voir. C’est la maison si pleine de pleurs et de larmes, si obscure et si noire : enfer, où les impies, les mauvais croyants seront précipités au jour du Jugement. Dans cette demeure dont la puanteur et la saleté t’ont réveillé, tu seras logé le jour de l’Épreuve, si tu n’accomplis pas en ce mortel bas monde les œuvres susceptibles de t’en ôter. – Sans recevoir le baptême, demande le roi, peut-on venir à cette dignité, et à la cité où j’ai vu manifester une si grande joie? – Absolument pas, répond Célidoine.
– Comment, dit le roi, était-ce donc ma sœur qui y faisait une aussi grande joie? Comme les autres elle peut la connaître? – Tout à fait, répond Célidoine. – Et comment? Est-elle donc morte chrétienne? – Certes, oui. – Comment cela? poursuivit le roi. – Je vais te l’expliquer, continua Célidoine. Sache que ta sœur mourut chrétienne et reçut le baptême de la main de Séraphé l’ermite qui vit dans une forêt qu’on appelle Maubé. Cette forêt était très étrangement habitée de serpents qui tuaient les gens : mais depuis cinq ans on n’en a plus vu. Sais-tu quand elle fut débarrassée de la vermine? Le jour même où des hommes de bien vinrent vivre dans la forêt, à l’ermitage.
– Vraiment, s’exclama le roi Label, merveille que ton interprétation de mon songe, et merveilleux le Seigneur qui t’a révélé cela. Certes, s’il n’était plus puissant et plus éminent qu’un autre seigneur, il ne pourrait l’avoir dévoilé à qui que ce soit. Voilà pourquoi désormais, je m’en remets entièrement à ton commandement, disposé à suivre ton conseil en tout. – Roi, je vais donc t’indiquer ce que tu feras. Le Haut-Maître que je sers te fait savoir que, très près d’ici, demeure un ermite aux qualités insignes et qui mène une vie sainte ; c’est un prêtre. Allons le trouver, tu te feras baptiser et laver dans l’onde sainte dont je t’ai parlé, de sorte à pouvoir, net et purifié, voir la grande fête et les grandes noces qu’on appelle paradis, quelle que soit l’heure où le Grand-Maître viendra devant toi pour te convoquer. – Certes, assura le roi, je sui fin prêt.»