Jean Anthelme Brillat-Savarin

Physiologie du goût

France   1825

Genre de texte
traité

Contexte
Le récit de rêve se situe à la méditation 17, soit au milieu du livre qui compte 30 méditations.

Brillat rapporte ici un récit que lui a raconté un ancien prieur de la chartreuse de Pierre-Châtel. Le prieur lui a dit qu’un jeune prêtre somnambule a essayé de le poignarder après avoir rêvé qu’il avait tué sa mère. Le prieur a pardonné au prêtre en expliquant que l’acte de rêver est un acte involontaire.

Texte témoin
Physiologie du goût, ou Méditations de gastronomie transcendante. Paris, Charpentier, 1847, page 197.




Un prêtre somnambule

Une action involontaire

Méditation 17, Du Repos

« Mon père », me répondit-il, « j’ai fait un rêve si étrange que j’ai véritablement quelque peine à vous le découvrir : c’est peut-être l’œuvre du démon, et... »

« Je vous l’ordonne, lui répliquai-je, un rêve est toujours involontaire; ce n’est qu’une illusion. Parlez avec sincérité. »

« Mon père, dit-il alors, à peine étais-je couché que j’ai rêvé que vous aviez tué ma mère; que son ombre sanglante m’était apparue pour demander vengeance, et qu’à cette vue j’avais été transporté d’une telle fureur, que j’ai couru comme un forcené à votre appartement; et vous ayant trouvé dans votre lit, je vous y ai poignardé. »

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