Thomas Pynchon

Vente à la criée du lot 49

États-Unis   1965

Genre de texte
roman

Contexte
Ce second rêve du roman, qui arrive vers la fin du chapitre cinq, est raconté par Mucho Maas, le mari largement absent de la protagoniste, Œdipa Maas.

L’occasion qui donne lieu à ce récit de rêve est assez bizarre: Œdipa vient tout juste de calmer son psychothérapeute, le docteur Hilarius, qui se croit poursuivi par la police à cause de son association avec les Nazis pendant la Deuxième Guerre mondiale. Mucho, reporter pour la station de radio KCUF, arrive sur la scène soi-disant pour faire un rapport sur le fait que le docteur Hilarius s’est barricadé dans son bureau, mais en réalité, il s’intéresse surtout à l’effet sur les patients des expériences que le docteur Hilarius conduit avec le LSD. Juste avant le récit du rêve, Œdipa apprend que Mucho lui-même a été un des patients dans les expériences de Hilarius. Puis Mucho Maas raconte à Œdipa cet ancien cauchemar récurrent, dont il dit avoir été guéri par les techniques du docteur Hilarius. On comprend donc qu’il a été guéri de sa peur de NADA, symbole du vide, du rien.

Texte original

Texte témoin
Vente à la criée du lot 49. Trad. Michel Doury. Paris : Seuil, 1987, p. 167.

Édition originale
The Crying of Lot 49. New York: Perennial Classics, 1999 [1965], p. 118.




Cauchemar de Mucho Maas

Nada

— […] Ce cauchemar, tu sais, à propos du parking? Je ne pouvais jamais t’en parler. Maintenant, je peux, ce n’est plus une hantise pour moi. C’était la pancarte qui m’effrayait. Dans le rêve, il s’agissait d’une journée très ordinaire, et puis soudain sans prévenir, vlan, la pancarte NADA. Nous faisions partie de la National Automobile Dealer’s Association, l’association nationale des marchands de bagnoles. La pancarte en fer qui se balance et qui répète nada, nada, nada sur le fond bleu du ciel, comme chez Hemingway. Je me réveillais en sursaut en poussant des hurlements.

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