John Milton

Paradise Regained

Angleterre   1671

Genre de texte
Mémoires

Contexte
Le Paradis reconquis est la suite que Milton a donnée au Paradis perdu, publié quatre ans plus tôt. Alors que le premier poème décrivait la chute et l'expulsion du paradis, ce poème raconte le salut apporté par Jésus. Ce rêve survient alors que Jésus est au désert.

Commentaires
Ce rêve est beaucoup moins riche et original que celui que fit Ève dans Paradis perdu (voir fiche 1710).

Texte original

Texte témoin
Texte original anglais avec hyperliens sur ce site.
La traduction française est de L. R. La Faye, John Milton, 1789. Disponible sur Google livres. Curieusement, le traducteur place cette partie dans le Livre III, alors que dans l'original, elle apparaît au Livre II. À l'époque dite des «belles infidèles», les traducteurs du XVIIIe siècle n'hésitaient pas à adapter ainsi les œuvres.




Rêve de Jésus

Dans le désert

La lune, aux trois quarts de sa carrière,
Qu’en silence, le fils encor marchoit,
Se sentant las, s'assit sous le couvert
D'arbustes, qui dans un vallon, formoient
De leurs branches croisées, une voute,
Là, s'endormit, et ainsi qu'est commun,
Aux personnes pressées par la faim,
Rêva de mets, et de doux breuvages,
Bienfaisans réparateurs de nos corps ;
II croyoit être assis, près du torrent
Chérith, et voir les corbeaux apportans
Soir et matin, du pain à Elie,
Et contre nature des animaux
Voraces, à n'y toucher enseignés ;
Il vit aussi ce prophète au désert
Fuyant, et là, sous un genévrier,
Après s'être reposé, s'éveillant,
Comment trouva des mets sur les brasiers,
Fut prié par l'ange de se lever,
Et de manger, et puis seconde fois
Rafraichi, lui suffit quarante jours ;
Tantôt avec Elie il prenoit part,
A ce que songeoit, ou soudain entrant
Ainsi que Samson en une forêt,
En un lion, trouvoit un rayon de miel ;
Ainsi passa la nuit ; l'héraut du jour,
L'alouette, quittant son humble nid,
Au lever de l'Aurore, empressée
A lui montrer sa joye, par ses chants,
Pour la saluer, s'envole dans les airs;
De son lit de mousse ainsi le Sauveur
Se leva, vit tout n'étoit que songe,
Affamé s'endormit, tel s'éveilla.

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