Honoré de Balzac

Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau

France   1837

Genre de texte
roman

Contexte
Ce rêve se situe au Début du premier chapitre de la première partie.

Le roman de Balzac débute par le rêve de Constance Birotteau, la femme de César qui est parfumeur dans le premier arrondissement. Ce cauchemar annonce la chute de son mari qui, en tentant de faire prospérer son commerce afin de s'élever dans la sphère sociale, contracte de trop grandes dettes et sombre dans la faillite. Leurs proches, mais surtout Pillerault, l'oncle de Constance, et aussi Anselme Popinot, leur ancien commis et l'amoureux de leur fille Césarine, tenteront de les sauver et resteront toujours à leurs côtés.

Notes
Place Vendôme : place du premier arrondissement de Paris.

Bec-de-cane : poignée de la porte.

Texte témoin
Honoré de Balzac, Œuvres complètes : Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, tome II, Paris, Alexandre Houssiaux, 1866, p. 188-191.

Édition originale
Honoré de Balzac, César Birotteau, Paris, Boulé, 1837, 2 vol.

Édition critique
Honoré de Balzac, la Comédie humaine : Histoire de la grandeur et de la déchéance de César Birotteau, éd. Pierre-Georges Castex, tome VI, Paris, Gallimard, 1977, p. 35-312.




Le rêve de Constance Birotteau

Un cas de dédoublement

Au milieu de ce point d'orgue qui, dans la grande symphonie du tapage parisien, se rencontre vers une heure du matin, la femme de monsieur César Birotteau, marchand parfumeur établi près de la place Vendôme, fut réveillée en sursaut par un épouvantable rêve. La parfumeuse s'était vue double, elle s'était apparu à elle-même en haillons, tournant d'une main sèche et ridée le bec-de-cane de sa propre boutique, où elle se trouvait à la fois et sur le seuil de la porte et sur son fauteuil dans le comptoir; elle se demandait l'aumône, elle s'entendait parler à la porte et au comptoir.

[...]

Je viens de me voir mendiante à ma propre porte, quel avis du ciel ! Dans quelques temps, il ne nous restera que les yeux pour pleurer (p. 199).

[...]

Tu as été juge au tribunal de commerce, tu connais les lois, tu as bien mené ta barque, je te suivrai, César ! Mais je tremblerai jusqu'à ce que je voie notre fortune solidement assise, et Césarine bien mariée. Dieu veuille que mon rêve ne soit pas une prophétie ! (p. 204).

[...]

Oh ! le vilain rêve ! Mon Dieu ! se voir soi-même ! Mais c'est affreux ! (p. 204).

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