Théophile Gautier

Mademoiselle de Maupin

France   1836

Genre de texte
prose

Contexte
Le rêve se situe au chapitre IX du livre qui en compte XVI.

Dans une lettre, d’Albert confie à Sylvio, son ami d’enfance, qu’il est amoureux de Théodore, un jeune cavalier qui incarne pour lui la beauté parfaite et dont il pense qu’il est une femme. Il fait une réflexion sur la beauté et dit ne pas appartenir à son époque, étant plutôt un « homme des temps homériques », ce que confirment ses rêves.

Texte témoin
Paris, Garnier-Flammarion, 1973, p. 202.




Les rêves d’Albert 1

Matériaux du rêve

Trois choses me plaisent : l’or, le marbre et la pourpre, éclat, solidité, couleur. Mes rêves sont faits de cela, et tous les palais que je bâtis à mes chimères sont construits de ces matériaux. — Quelquefois j'ai d'autres songes, — ce sont de longues cavalcades de chevaux tout blancs, sans harnais et sans bride, montés par de beaux jeunes gens nus qui défilent sur une bande de couleur bleu foncé comme sur les frises du Parthénon, ou des théories de jeunes filles couronnées de bandelettes avec des tuniques à plis droits et des sistres d’ivoire qui semblent tourner autour d’un vase immense.

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