George Sand

Mauprat

France   1852

Genre de texte
roman

Contexte
Le rĂŞve se situe au chapitre VIII du livre qui en compte XXX.

Bernard de Mauprat appartient à une famille de brigands habitant à la Roche-Mauprat. Un jour y arrive Edmée de Mauprat, sa cousine, qui devient sa prisonnière. Le château est alors attaqué par la maréchaussée, et Bernard, au lieu de participer au combat avec sa famille, s’enfuit avec Edmée dont il est tombé amoureux. Le chevalier Hubert, père d’Edmée, le recueille chez lui et le soigne, tandis qu’Edmée tombe malade. Malheureux d’être enfermé à l’intérieur, sans activité, il fait ces rêves.

Texte témoin
Édition présentée, établie et annotée par Jean-Pierre Lacassagne,Paris, Gallimard, 1992, p. 131.




Le rĂŞve de Bernard de Mauprat

Le paradis de la nature perdue

Le chevalier me faisait de tendres et courtes visites, car il était absorbé par la maladie de sa fille chérie. L'abbé fut excellent pour moi. Je n’osais dire ni à l'un ni à l'autre combien je me trouvais malheureux; mais, lorsque j'étais seul, j'avais envie de rugir comme un lion mis en cage, et, la nuit, je faisais des rêves où la mousse des bois, le rideau des arbres de la forêt et jusqu'aux sombres créneaux de la Roche-Mauprat, m'apparaissaient comme le paradis terrestre. D’autres fois, les scènes tragiques qui avaient accompagné et suivi mon évasion se retraçaient si énergiquement à ma mémoire que, même éveillé, j'étais en proie à une sorte de délire.

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