Vital d’ Audiguier

Histoire trage-comique de nostre temps, sous les noms de Lysandre et de Caliste

France   1624

Genre de texte
Roman

Contexte
Le récit de rêve se situe dans le livre 2 du roman qui comprend 10 livres.

Caliste a donné rendez-vous à son amant Lysandre dans sa chambre. Prétextant auprès de son époux ne pas se sentir bien, elle se retire dans sa chambre alors que son mari Cléandre fait de même. Lorsque les amants se retrouvent, Caliste apprend la visite de son époux. Elle prie Lysandre de se cacher derrière une tapisserie alors que Cléandre entre.

Texte original

Texte témoin
Paris : A. Bourriquant, 1624, p. 70-71.




Rêve de Cléandre

Pressentiments d’un mari trompé

Cléandre donc, s’approchant de sa femme, lui demanda comment elle se trouvait, et elle dit que sa fièvre avait augmenté depuis le souper faute de dormir, et qu’elle croyait que sa guérison consistait en son repos. Cléandre lui prit la main, et lui trouvant le pouls ému (comme il ne pouvait faillir de l’être, en l’appréhension où elle était) lui dit néanmoins que cela ne serait rien. Qu’il ne soit vrai, dit-il, je suis ému comme vous, mais mon émotion procède d’ailleurs : car je songeais tout maintenant que je vous avais perdue, et qu’il y avait un dragon ici qui vous enlevait; tellement que cela m’a éveillé tout tremblant : et puis me souvenant que vous vous trouviez mal hier au soir, interprétant moi-même mon propre songe, j’ai craint que votre mal ne fût le dragon que j’ai vu vous emporter, et c’est ce qui m’a fait venir à cette heure pour voir comment vous vous trouvez : mais dieu merci, vous n’êtes pas aussi mal que j’avais songé, ce dont je suis bien aise. Je m’en vais coucher une petite heure avec vous, et puis je vous laisserai reposer. Quand Lysandre ouït le songe de Cléandre, il crut infailliblement être découvert, jusqu’à ce qu’il entendit l’explication qu’il en fit.

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