Germaine Guèvremont
Marie-Didace Genre de texte Contexte Phonsine vient d’accoucher prématurément d’une fille de huit mois. Ni elle ni sa fille ne sont assurées de survivre. Dans son cauchemar, Phonsine rêve d’Amable, son mari absent, parti travailler en ville. Notes Elle : la nouveau-née, une fillette qui deviendra Marie-Didace. Didace Beauchemin : le beau-père de Phonsine, chef de la famille Beauchemin. Texte témoin Édition originale Édition critique
roman
L’extrait se situe au milieu du chapitre 15 qui conclut la première de deux parties.
Amable : le mari de Phonsine et le fils de Didace Beauchemin.
Marie-Didace, Montréal, Fides, collection du Nénuphar, 1965, p. 138..
Marie-Didace, Montréal, Éditions Beauchemin, 1947.
Marie-Didace, Yvan G. Lepage, les Presses de l’Université de Montréal, la Bibliothèque du nouveau monde, 1996.
La mère ligotée
Sûrement Amable aurait préféré un garçon, mais lorsqu’il reviendrait, elle lui dirait: « Regarde comme elle est belle. C’est parce qu’elle ressemble aux Beauchemin. » De nouveau, la fièvre la mangeait. Amable était debout, à côté de la couchette. Il suppliait sa femme de lui mettre la petite dans les bras. Phonsine essayait bien. Elle voulait lui dire: « Tu vois pas que j’ai les deux mains attachées? » Mais elle ne parvenait ni à parler, ni à lever un doigt. Alors il repartait.
Phonsine se réveilla la tête baignant de sueur. Dans la cuisine, le ber criait, sous la poussée du gros pied de Didace.
-- Je voyage, se plaignit-elle accablée.