Anonyme

Huon de Bordeaux

France   1260

Genre de texte
Chanson de geste

Contexte
Huon et Gérard, les deux fils de Seguin, le défunt duc de Bordeaux, se rendent à la cour à la demande de Charlemagne. Gérard, à la suite d’un cauchemar, craint qu’ils ne soient attaqués sur leur chemin, ce que nie Huon. Comme le songe l’avait présagé, les deux frères tombent dans une embuscade tendue par Amauri et son complice Charlot, le fils de Charlemagne. Gérard est grièvement blessé, mais Huon tue Charlot, dont il ignore l’identité.

Notes
Autour de la chanson de Huon de Bordeaux (10553 v.), écrite en pays picard entre 1260 et 1268 (M. Rossi), s’est constitué dans la seconde moitié du XIIIe siècle un cycle de 32 000 vers.

Texte original

Texte témoin
Traduction : Histoire de Huon de Bordeaux et Auberon, roi de féerie. Chanson de geste du XIIIe siècle , par François Suard, Paris : Éditions Stock, « Moyen Âge » (Danielle Régnier-Bohler, dir.), 1983, p. 33.

Édition originale
Édition de Pierre Ruelle, Bruxelles : Presses Universitaires de Bruxelles, « Université Libre de Bruxelles. Travaux de la Faculté de philosophie et lettres. Tome XX », 1961, vers 586-603.

Bibliographie
Article de Pierre Ruelle, in Georges Grente (dir.), ‹i›Dictionnaire des Lettres françaises. Le Moyen âge. ‹/i› Édition entièrement revue et mise à jour sous la direction de Geneviève Hasenohr et Michel Zink, Paris : Fayard, 1992, p. 703.




Rêve de Gérardin

Attaqué par trois léopards

Ils marchent donc vers la cour, les malheureux orphelins, emmenant avec eux une belle compagnie. Huon dit à son frère Gérardin :

— Gérard, par Dieu qui ne ment pas, nous allons à Paris servir le meilleur roi qui ait jamais existé au pays de France, et il faut toujours se réjouir en l’honneur d’un homme de bien : chante, cher frère, tu réjouiras notre cœur.

— Je n’en ferai rien, répond Gérardin; car cette nuit, tandis que je dormais, j’ai fait un songe qui m’a consterné : il me semblait — je vous dis la vérité — que j’étais attaqué par trois léopards qui m’arrachaient le cœur de la poitrine; vous échappiez au danger, mais je subissais un sort cruel. Par Dieu, retournons à Bordeaux auprès de notre mère, qui nous a élevés tendrement.

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