Anne-Claude de Caylus

Féeries nouvelles

France   1741

Genre de texte
prose, roman

Contexte
Le rêve se situe dans la première nouvelle du recueil intitulée « Courtebotte et Zibline ».

Courtebotte est amoureux de Zibeline. Toutefois, un riche roi des environs écrit au père de Zibeline pour lui dire que son ambassadeur Arrogantin se rendra dans sa ville pour prendre Zibeline comme épouse en son nom. Désespéré, Courtebotte demande l’aide de la fée Guerlinguin qui l’a élevé. Elle lui apparaît en songe pour l’assurer du mauvais accueil qui sera réservé à l’ambassadeur.

Texte témoin
Le Cabinet des fées, Genève - Paris, Barde et Mauget - Cuchet, 1786, t. 24, p. 169.




Le rêve de Courtebotte

La bonne fée lui apparaît en rêve

Courtebotte au désespoir et dans une perplexité infinie, voyant le jour de l’entrée qui s’approchoit, à bout de toutes ses idées, intercéda vivement la bonne Guerlinguin. Il pensoit souvent à elle, (car son coeur n’étoit point ingrat) mais il avoit pris la ferme résolution de ne l’importuner que dans les grandes occasions. Celle-ci lui parut être de ce nombre : il l’invoqua donc ; et la nuit, abattu par l’agitation de son esprit, il la vit elle-même en songe, qui lui dit : «Courtebotte, tu t’es bien conduit jusqu’ici, continue d’être laborieux et vertueux, et tu trouveras de bons amis dans l’occasion ; fais valoir à Zibeline le succès qu’aura l’entrée de l’ambassadeur». La joie réveilla Courtebotte : il voulut se jeter aux pieds de la fée, mais il n’apperçut aucun objet, et craignit un moment de n’avoir éprouvé une sorte de contentement que par l’illusion d’un songe.

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