Ma mère

Rêve étrange, qui déjà s’efface. J’étais dans une petite pièce qui s’ouvrait sur une longue galerie, toute en fenêtres et de construction très ancienne, qui dominait la belle vallée en forme de golfe que j’ai contemplée plusieurs fois dans mon sommeil et toujours avec un sentiment de joie, mais d’ordinaire j’y accède par un chemin bordé de buissons sauvages, et il faut aussi traverser une sablière semblable à celle d’Ermenonville. En regardant par les fenêtres de la galerie, j’aurais pu voir la vallée, et je ne l’ai pas fait, mais je savais qu’elle était là. J’étais enveloppé d’un long burnous noir et assis à terre, aux pieds d’une personne que je n’ai pas reconnue d’abord, ma mère. Elle se tenait debout et me montrait un grand carnet rempli de son écriture presque illisible. J’ai lu une date, juin 1876, et quelques lignes que j’ai oubliées.