Benjamin Constant
Wallstein Genre de texte Contexte Texte témoin
théâtre
Wallstein raconte à Tersky un épisode de sa vie pour illustrer son impression selon laquelle Gallas est un appui que les dieux lui ont envoyé. Il lui explique que, la veille d’une bataille, Gallas est venu lui raconter un songe dans lequel Wallstein mourrait., songe qui lui a sauvé la vie.
Paris, Paschoud, 1809, p. 44. Acte II, Scène I.
Une heureuse prémonition
À peine j'achevais que je vois, en silence,
un guerrier qui s'approche : il parle; c'est Gallas.
D'un coursier belliqueux il conduisait les pas.
- mon frère, me dit-il, pardonne à ma faiblesse.
Dans ma vaine terreur reconnais ma tendresse.
Un songe, un songe affreux cette nuit m’a frappé :
je t’ai vu d’ennemis partout enveloppé,
sur ton cheval blessé, cherchant en vain la fuite,
et, malgré tes efforts, tombant sous leur poursuite.
Déjà le jour paraît, demain nous combattrons.
Gustave, dans le sang, vient laver ses affronts.
Je t'amène un coursier que j'ai choisi moi-même,
ne monte pas le tien : crois un ami qui t'aime. -
je cédai. Le jour même, en un combat douteux,
je me vis entouré de suédois nombreux,
dont la mort de Gustave enflammait la furie.
Le coursier de Gallas me conserva la vie.