Robert Arnaud D’Andilly

Fondations faites par Sainte Thérèse

France   1670

Genre de texte
prose, traité ou essai

Contexte
Le rêve se trouve au chapitre 21 du livre qui en compte 31. Le chapitre s’intitule « Fondation de Veas ».

Sainte-Thérèse raconte la fondation du monastère de Veas par deux sœurs appelées Marie et Catherine de Sandoval. Cette dernière a reçu l’appel de Dieu à l’âge de quatorze ans et a entrepris de fonder un monastère dans sa ville. Elle a raconté à Sainte-Thérèse un rêve qu’elle a fait dans lequel elle a appris qu’elles étaient les règles de la meilleure religion.

Texte original

Texte témoin
Oeuvres de Sainte Therese, Paris, P. le Petit, 1670, p. 370.




Rêve de conversion

Des religieuses lui sourient

Elle m’a dit entre autres choses, qu’il y a plus de vingt ans que s’étant allé coucher dans le désir de savoir quelle était la plus parfaite de toutes les religions afin de s’y rendre religieuse, elle avait songé après s’être endormie qu’elle marchait dans un chemin fort étroit, au dessous duquel étaient des précipices où l’on courait fortune de tomber, et qu’un frère convers carme déchaussé qu’elle y rencontra et qu’elle a reconnu depuis à Veas être frère Jean de la misère, lorsqu’il y vint quand j’y étais, lui dit : Venez avec moi, ma soeur; qu’il la mena ensuite dans une maison où il y avait un grand nombre de religieuses qui n’étaient éclairées que des cierges qu’elles portaient en leurs mains ; et que leur ayant demandé de quel ordre elles étaient, elles ne lui répondirent point; mais levèrent leurs voiles en souriant avec des visages gais et contents, qu’elle m’assura être les mêmes que ceux des soeurs de cette fondation; que la prieure l’avait prise par la main et lui avait dit en lui montrant la règle et les constitutions : ma fille, c’est pour cela que je vous veux. Après quoi s’étant éveillée elle se trouva si contente qu’il lui semblait être dans le ciel, qu’elle écrivit tout ce qu’elle se souvenait d’avoir vu dans cette règle, qu’il se passa un long temps sans qu’elle en dît rien à son confesseur ni à qui que ce fût, et sans que personne lui pût rien apprendre de cette religion.

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