Marie-Claire Blais

Les nuits de l’Underground

Québec   1978

Genre de texte
roman

Contexte
Ce rêve se trouve vers le milieu du troisième chapitre.

Geneviève, une jeune sculptrice en voyage à Paris, fait la rencontre de Françoise, une femme plus âgée avec qui elle développe une relation amoureuse.

Édition originale
Les nuits de l’Underground, Montréal, Stanké, 1978, p. 237-238.




Le quatrième rêve de Geneviève

Le corbeau blanc

Geneviève tombait seule dans le sommeil et rêvait à un oiseau aux ailes immenses qui envahissait soudain la chambre : elle savait que l’oiseau était là, mais ne pouvait le voir, elle entendait la voix de Françoise qui la suppliait de le retrouver, car disait-elle, «l’oiseau était d’une espèce rare, on l’appelait le corbeau blanc», le songe se terminait sur cet avertissement : «Si on ne retrouve pas le corbeau blanc, je vais mourir...» Pendant que Geneviève faisait ce rêve, un sourd gémissement venait du salon, et soudain Geneviève comprenait que Françoise, par courage, lui avait menti, car elle avait refusé de partager avec elle ce qu’elle avait de plus mortifiant et mortifié, la souffrance de son corps, quand elle n’avait eu aucune pudeur à en partager les plaisirs.

Page d'accueil

- +