Anne-Claude de Caylus

Féeries nouvelles

France   1741

Genre de texte
prose, roman

Contexte
Le rêve se trouve au début de la deuxième nouvelle intitulée « Rosanie ».

Pour être reconnue comme nouvelle reine des fées, Paridamie entreprend de faire voir aux mortels une princesse qui soumettrait à elle tous ceux qui la verraient. Elle choisit pour ce projet la fille de la reine Balanice et du roi Bardondon. Le soir où elle enlève l’enfant, Balanice fait ce rêve.

Texte témoin
Le Cabinet des fées, Genève - Paris, Barde et Mauget - Cuchet, 1786, t. 24, p. 202-203.




Un songe prémonitoire

Un bouquet de roses

Au milieu de la nuit qui suivit l’assemblée des fées dont on vient de parler, la reine Balanice fit un cri perçant qui reveilla le roi Bardondon; car malgré la galanterie de leur cour, les bons princes ne faisoient point lit à part. La reine dit à tous ceux qui vinrent à son secours, que la douleur qu’elle avoit témoignée n’avoit d’autre fondement que l’illusion d’un songe : il m’a paru, ajoûta-t-elle, que ma fille étoit devenue tout-à-coup un bouquet de roses, et dans le temps que j’en examinois les fleurs avec autant de curiosité que de tendresse, un oiseau, charmant à la vérité, est venu fondre sur moi, et me l’a enlevée. Que l’on aille au plutôt, continua-t-elle, savoir comment se porte ma fille : on courut à son appartement, mais que devinrent le roi, la reine et toute la cour, quand ils apprirent que Rosanie n’étoit pas dans son berceau ?

Page d'accueil

- +