Grégoire de Tours

France   590

Genre de texte
Histoire

Contexte
Sunniulphe, abbé d’un monastère en Allemagne, vers 570, fait un rêve dont le symbolisme est limpide.

Notes
Grégoire de Tours (538-594) a écrit une Histoire des Francs et des vies de saints.

Texte témoin
Les Secrets de nos pères, recueillis par le bibliophile Jacob. L’Onéirocritie ou L’Art d’expliquer les songe, suivi du Dictionnaire des songes. Paris: Adolphe Delahays, Libraire-éditeur, rue Voltaire, 4-6, 1859. (Inventaire V52,651 BNF)




Le rêve de Sunniulphe

Un pont sur un fleuve de feu

Grégoire de Tours rapporte que l’abbé de Randan (monastère en Auvergne) fit un rêve dont ses religieux eurent à s’applaudir moins que lui. Sunniulphe (c’est cet abbé) fut, dans son rêve, conduit auprès d’un fleuve de feu, dans lequel venaient tomber une foule de gens, qui couraient sur les bords comme un essaim d’abeilles: les uns y étaient jusqu’à la ceinture, les autres jusqu’aux aisselles, plusieurs jusqu’au menton, et ils criaient avec beaucoup de gémissements à cause de la violence de la brûlure. Sur le fleuve était placé un pont si étroit, qu’à peine pouvait-il contenir la largeur du pied d’un homme. Sur l’autre rivage paraissait une grande maison toute blanche par dehors; et lorsqu’il demanda à ceux qui étaient avec lui ce que cela voulait dire, ils lui répondirent: «Celui qui sera trouvé lâche et mou à contenir le troupeau confié à ses soins, sera précipité du haut de ce pont. Celui qui s’y appliquera avec exactitude, passera sans danger, et arrivera plein de joie dans la maison que tu vois sur l’autre bord.» En entendant ces paroles, il se réveilla et se montra depuis plus sévère envers les moines.

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