Anaïs Nin

Journal, 1931-1934

États-Unis   1933

Genre de texte
Journal

Contexte
Henry Miller et Anaïs Nin ont une discussion sur les rêves. Cette réflexion se trouve à l’entrée de juin 1933.
Le climat intellectuel créé par le développement de la psychanalyse et le courant du surréalisme avait alors mis les rêves à la mode.

Texte original

Texte témoin
Journal, 1931-1934, Paris, Stock, 1969, p. 243.

Édition originale
The Diary of Anaïs Nin, 1931-1934, New York, The Swallow Press, 1966, p. 224-225.




Avec Henry Miller

Fluidité du rêve

Nous avons eu une très importante discussion sur les rêves. Henry a repris mes idées et s’est mis à les noter. Maintenant il commence à voir le livre que cela pourrait devenir, à en distinguer l’authentique surréalisme. Il se demande aussi quelle est cette qualité des rêves, et comment la transcrire, à se poser des questions que je me suis déjà posées. Il y a dans La Maison de l’Inceste un développement à partir du rêve, car souvent dans la vie, à l’égard de la vie, je suis dans un état de rêve éveillé. Mais Henry s’en tient uniquement aux véritables rêves qu’il a faits en dormant.

J’ai parlé de lumière, d’atmosphère et de fluidité; lui d’un certain ton, de l’absence d’inhibition, de l’union totale entre le corps et les sentiments, d’une merveilleuse sensation d’aisance. Je me passionnais à le voir entrer dans le monde des rêves, en prendre possession. Au début il ne les écrivait que pour me faire plaisir. Il en riait.

Page d'accueil

- +