Gabrielle Roy
La route d’Altamont Genre de texte Contexte En visite pour quelques jours chez sa grand-mère, dans un petit village du Manitoba, la petite Christine, six ans, s’ennuie. Pour la divertir, sa grand-mère lui confectionne une poupée de chiffon (sa «catin»). Christine observe ses moindres gestes, fascinée par ses talents créateurs. Après avoir écouté les réflexions morales de sa grand-mère, elle s’endort et elle rêve. Édition originale
roman
Ce rêve se situe vers la fin du chapitre I de la première partie du récit intitulée «Ma grand-mère toute-puissante» .
La route d’Altamont, Montréal, Editions HMH, 1966, p. 28.
Le rêve de Christine
La grand-mère aux pouvoirs divins
Elle ronchonnait encore de la sorte que je dormais à demi, appuyée à ses genoux, ma «catin» dans les bras, et voyais ma grand-mère arriver en colère au Paradis. Dans mon rêve, Dieu le Père, à la grande barbe et à l’air courroucé, céda la place à grand-maman aux yeux fins, rusés et clairvoyants. C’était elle qui, assise dans les nuages, dès lors prenait soin du monde, édictait de sages et justes lois. Or le pauvre monde sur terre s’en trouvait bien.
