Pierre Loti

Aziyadé

France   1879

Genre de texte
roman

Contexte
Le rêve apparaît au début du roman (chapitre 22 du livre I)

Le narrateur patrouille la Méditerranée sur un vaisseau britannique près de Salonique, en 1876. Il s’est lié d’amitié avec Samuel, un batelier turc, qui lui sert d’interprète vis-à-vis d’Aziyadé, une belle musulmane dont il est tombé amoureux. Le lendemain de ce rêve, il va recevoir l’ordre de quitter Salonique pour se rendre à Constantinople.

Aziyadé est le premier roman de Pierre Loti, pseudonyme de Julien Viaud, jeune officier de marine né en 1850. Le sujet est tiré de son journal intime.

Texte témoin
Texte intégral sur le Web




Rêve prémonitoire

Inertie des rêves

XXII

La nuit d'après (du 28 au 29), je rêvai que je quittais brusquement Salonique et Aziyadé. Nous voulions courir, Samuel et moi, dans le sentier du village turc où elle demeure, pour au moins lui dire adieu ; l'inertie des rêves arrêtait notre course ; l'heure passait et la corvette larguait ses voiles.

– Je t'enverrai de ses cheveux, disait Samuel, toute une longue natte de ses cheveux bruns.

Et nous cherchions toujours à courir.

Alors, on vint m'éveiller pour le quart ; il était minuit. Le timonier alluma une bougie dans ma chambre : je vis briller les dorures et les fleurs de soie de la tapisserie, et m'éveillai tout à fait.

Il plut par torrents cette nuit-là, et je fus trempé.

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