Jacques Poulin
Les Grandes marées Genre de texte Contexte Un traducteur de bandes dessinées connu sous le nom de code de Teddy Bear se voit offrir par son patron la possibilité de vivre seul sur l’île Madame située dans le fleuve Saint-Laurent près de Québec. Puis le patron invite également une jeune femme du nom de Marie à vivre sur l’île. Texte témoin Édition originale
roman
Ce récit de rêve se trouve à la fin du neuvième chapitre intitulé « Avertissement ».
Les Grandes marées, Montréal, Leméac (Babel), 1986, p. 39.
Les Grandes marées, Montréal, Leméac (Babel), 1978.
Le fusil oublié
— Dormez bien, Marie.
— Dormez bien, Teddy.
C’était la première fois qu’elle l’appelait par son nom de code. Elle avait déjà les yeux fermés. Quand il vit qu’elle dormait profondément, il lava la vaisselle en évitant de faire trop de bruit. Ensuite il éteignit la lampe et il sortit. La pluie s’était arrêtée. En arrivant à la Maison du Nord, il s’aperçut qu’il avait oublié son fusil.
Au milieu de la nuit, il décida brusquement d’aller chercher le fusil. Il s’habilla, prit la lampe de poche et se rendit à la Maison du Sud. Il trouva le trajet très court, comme si l’île était devenue plus petite. Il ouvrit doucement la porte et il entendit la respiration de la fille. Il remit un peu de bois dans le poêle. Alors il s’éveilla et se rendit compte qu’il n’avait pas quitté son lit et qu’il avait rêvé.