Anonyme

La Chanson de Roland

France   1080

Genre de texte
Chanson de geste

Contexte
Ce rêve suit immédiatement le précédent, où Charlemagne pressentait la mort de Roland. Les interprétations de ce deuxième songe varient selon les analystes. Il pourrait s’agir du châtiment du traître Ganelon ou des Sarrasins.

Notes
Un vautre est une sorte de grand chien.

Le léopard est le plus souvent présenté comme malveillant. Cette valeur négative pourrait venir de La clef des songes d'Artémidore, qui écrit dans le livre II: «La panthère signifie des fourbes, hommes ou femmes, et des pervers, car sa robe est tachetée, et, souvent, des gens issus de peuples où presque tout le monde est tatoué» (trad. J.-Y. Boriaud, Paris, Arléa, p. 129).

Texte original

Texte témoin
La Chanson de Roland, texte présenté, traduit et commenté par Jean Dufournet, Paris, GF-Flammarion, 1993, laisse 57, v. 725-736.

Édition critique
Édition critique et traduction de Ian Short, Le Livre de Poche, «Lettres gothiques», Paris: Librairie générale française, 1990, laisse 57, vers 725-736.




2e rêve de Charlemagne

Lutte contre des bêtes sauvages

À ce rêve succéda une autre vision.
Il [Charlemagne] était en France, dans sa chapelle, à Aix.
Au bras droit un féroce verrat le mordit.
Du côté de l’Ardenne il vit venir un léopard
qui violemment s’attaqua à son corps même.
Du fond de la salle un vautre dévala
qui courut à Charles au galop et par bonds.
En premier au verrat il [le vautre] trancha l’oreille droite
et livra un combat furieux au léopard.
Les Français disent que c’est une grande bataille,
mais ils ne savent pas lequel la gagnera.
Charles dort tant qu’il ne se réveille pas.

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