Stace

La Thébaïde

Rome   90

Genre de texte
Épopée

Contexte
En dépit de sa pudeur, Ismène confie à sa sœur Antigone le curieux rêve qu’elle vient de faire et qui trahit son inclination pour Atys.

La seconde partie du rêve annonce la mort de son fiancé, ce qui provoque la fureur de la mère.

Texte original

Texte témoin
Stace, La Thébaïde, 8, 621-633. Texte et traduction extraits de Itineraria electronica.

Bibliographie
Jean Bouquet, Le songe dans l’épopée latine d’Ennius à Claudien, Bruxelles, Labor, 2001.




Rêve d’Ismène

Noces sanglantes

Enfin, après bien des larmes et un long silence, Ismène reprend en ces mots: «Quelle est cette erreur commune aux mortels et cette vaine croyance que la douleur veille dans le repos de la nuit, et que, pendant le sommeil, des fantômes se présentent réellement à nos esprits? Moi qui n’aurais jamais osé, même dans le calme d’une paix profonde, toucher en pensée la couche nuptiale; cette nuit, j’en ai honte, ma sœur, j’ai vu célébrer mes noces. D’où ce sommeil insensé m’a-t-il offert l’image d’un époux que je connais à peine. Une seule fois, dans ce palais, je l’ai vu comme malgré moi, lorsque, par je ne sais quel accord, on nous fiança l’un à l’autre. Tout-à-coup il me sembla voir le sacrifice troublé, les feux s’éteindre, une mère en fureur me poursuivre, en me redemandant Atys à grands cris.

Quel malheur inconnu annoncent ces présages? Je n’ai rien à craindre cependant, pourvu que notre famille soit à l’abri du danger, que le soldat dorien s’éloigne, et qu’il nous soit permis de réconcilier nos frères irrités.»

Tel était leur entretien, lorsque tout à coup le palais, tranquille jusqu’alors, retentit d’un effroyable tumulte. On rapporte le corps d’Atys, arraché avec peine des mains de l’ennemi, et qui, épuisé de sang, conserve encore un reste de vie.

Page d'accueil

- +