Silius Italicus

Les Guerres puniques

Rome   90

Genre de texte
Épopée

Contexte
Le génie de l’Italie décide d’intervenir dans le conflit qui oppose les Romains aux Carthaginois. Il incite le général romain à débarrasser le pays de la souillure des troupes ennemies.

Notes
Néron est le rejeton d’Amyclée, qui désigne Sparte, d’où sont censés être originaires les Sabins, tribu de Néron.

Texte original

Texte témoin
Silius Italicus, Les Guerres puniques, 15, 543-69. Texte et traduction extraits de Itineraria electronica.

Bibliographie
Jean Bouquet, Le songe dans l’épopée latine d’Ennius à Claudien, Bruxelles, Labor, 2001.




Songe de Néron

Débarrasse le pays de l’ennemi

Profitant de la nuit qui couvre de ses ombres la couche des dieux et des hommes, son génie se dirige vers le camp du rejeton d’Amyclée. Retranché sur les confins de la Lucanie, il observait alors tous les mouvements d’Hannibal. L’image de la Patrie lui parle en ces termes:

«Gloire des Clausus, le plus grand espoir de Rome, depuis qu’elle a perdu Marcellus, arrache-toi bien vite au sein du repos, si tu veux soutenir les destins de Rome; marche, ose frapper un coup qui repousse l’ennemi de nos murs, et qui fasse trembler le vainqueur lui-même après sa victoire. Le Carthaginois vient de couvrir de ses armes étincelantes les plaines Senonoises, où le Gaulois a imprimé pour jamais son nom. Si tu ne voles au combat à la tête de tes bataillons, en vain voudras-tu trop tard secourir Rome expirante. Hâte-toi donc, que rien n’arrête tes pas; j’ai destiné les vastes champs du Métaure à être le tombeau de nos ennemis, et à engloutir leurs ossements.»

A ces mots, l’ombre se retire; elle semble traîner à sa suite Néron, saisi de frayeur, et brisant les portes du camp, chasser les soldats devant elle. Néron s’éveille, plein de trouble.

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