Anaïs Nin

Journal, 1947-1955

États-Unis   1955

Genre de texte
Journal

Contexte
Entrée du printemps 1955. Ce rêve sera repris un an plus tard à peu près dans les mêmes termes.

Texte original

Texte témoin
Journal, 1947-1955, Paris, Stock, 1979, p. 317-318.
Deuxième version: Journal, 1955-1966, Paris, Stock, 1977, p. 42.

Édition originale
The Diary of Anaïs Nin, 1947-1955, New York, The Swallow Press, 1974, p. 229-230.
Deuxième version: The Diary of Anaïs Nin, 1955-1966, New York, Harcourt Brace Jovanovich, 1976, p. 22.





La fin justifie les moyens

Rêve d’une révolution. Des hommes, beaucoup d’hommes dans un endroit qui pourrait être au Mexique. Ils viennent de terminer une révolution et retournent travailler en catimini. Le chef ne veut pas que j’écoute les détails, mais je dis avec un détachement exagéré: «Oh! ne vous occupez pas de moi. Je sais que les révolutions exigent la violence et des actes terribles. Mais la fin justifie les moyens.» Alors on m’enrôle aussi. Ma tâche est dangereuse. Je dois pousser de la terre dans une fosse et je risque de glisser dans la fosse avec la terre.

Rêve du lac qui guérit de tout. Je nage. Mais d’autres personnes prennent des bateaux qui font courir du danger aux nageurs. Les barques sont comme des chars de carnaval. Elles passent par-dessus les nageurs, et je tape dessus dans un accès de colère.

[…]

Cet entretien suivit mon rêve d’une révolution : des hommes, beaucoup d’hommes dans un pays comme le Mexique. Ils viennent de terminer une révolution et ils retournent à leur travail en catimini. Le leader ne veut pas que j’entende les détails, mais je dis avec un détachement exagéré: «Oh! ne vous gênez pas pour moi. Je comprends que les révolutions exigent de la violence et des actes terribles. Mais la fin justifie les moyens.»

Ma révolution?

Et avant cela : le lac qui guérit tout. Je nage dedans. D’autres personnes sont dans des bateaux qui ressemblent à des chars de carnaval. Les bateaux me passent par-dessus et mettent ma vie en danger. Je suis furieuse et je donne dessus de grands coups.

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