Mme de Genlis

Adèle et Théodore

France   1782

Genre de texte
roman

Contexte
Le rêve figure dans la lettre 38 du roman qui en compte 69.

La duchesse de C. écrit l’histoire de sa vie. Alors qu’elle est amoureuse d’un comte qu’elle ne peut épouser, son père la marie au duc de C., dont elle aura une fille. De son côté, le duc, apprenant que sa femme le hait et qu’elle a un amant, exige qu’elle lui confie le nom de ce dernier. Comme elle refuse, le duc fait croire à tous que sa femme est morte, lui retire sa fille et enferme la duchesse dans une cave sous son château. Après s’être plainte de son sort, la duchesse décide de s’y résigner et de se prendre en main. C’est alors qu’elle fait ce songe revigorant.

Texte témoin
Paris, M. Lambert, 1782, p. 343-344.




Un rêve de Mme de C.

Compensations du rêve

Mon sommeil devint paisible, des songes agréables me représentoient mon père, ma mère, ma fille; je voyois ces objets si chers toujours satisfaits et heureux. Quelquefois je me trouvois transportée dans de brillans palais, ou dans de charmans jardins; je revoyois les cieux, des arbres, des fleurs; enfin, ces douces illusions me rendoient tous les biens que j’avois perdus. Je me réveillois en soupirant, il est vrai, mais je m’endormois avec plaisir; même éveillée, la joie cessa d’être étrangère à mon coeur, mon imagination s’exalta : sous les yeux de l’être suprême, j’osois me flatter que ma patience et ma résignation n’offroient point à ses regards un spectacle indigne de lui.

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