Carl Gustav Jung

Ma vie

Suisse   1961

Genre de texte
Mémoires

Contexte
Selon Jung, la névrose provient souvent du fait que le patient ne réussit pas à donner un sens à sa vie. Cela peut même se produire chez des croyants qui ne vivent pas vraiment les symboles de leur foi et souffrent «d’étroitesse d’esprit». Leur inconscient compense alors en leur offrant des images hautement symboliques, comme dans ce cas-ci. Le souffle sur les eaux évoque l’épisode biblique de l’étang de Béthesda (Jean, 5)

Notes
La présence invisible qui trouble le rêveur suggère à Jung qu’il s’agit ici du numen qui est à l’œuvre. Ce concept est défini ainsi dans le Glossaire: « Terme de Rudolph Otto (dans Le Sacré), formé à partir du latin numen = être surnaturel, pour désigner ce qui est indicible, mystérieux, terrifiant, tout autre, la qualité dont l’homme fait l’expérience immédiate et qui n’appartient qu’à la divinité » . (p 459)

Texte original

Texte témoin
Erinnerungen, Träume, Gedanken , Zürich und Stuttgart, 1961, p. 146.

Ma vie, souvenirs, rêves et pensées. Traduit de l’allemand par Roland Cahen et Yves Lelay, Paris, Gallimard, 1966, p.167.




Rêve du théologien

Le souffle sur les eaux

J’ai décrit un tel cas dans : « Sur les archétypes de l’inconscient collectif. » Un théologien eut un rêve qui se répétait assez souvent. Il rêve qu’il se trouve sur la pente d’une colline d’où il a une belle vue sur une profonde vallée avec d’épaisses forêts. Il sait que depuis longtemps quelque chose l’avait empêché d’y pénétrer. Mais cette fois il veut exécuter son plan. Alors qu’il approche du lac, il est saisi de frayeur et soudain un léger coup de vent glisse sur la surface lisse de l’eau, elle se ride et devient sombre. Il se réveille en criant de peur.

Page d'accueil

- +