Guy de Maupassant

Le Horla

France   1887

Genre de texte
nouvelle

Contexte
Le Horla est écrit sous forme de journal. Le rêve se trouve en date du 25 mai (quelques pages après le début du conte) et constitue la seconde partie de ce qui est narré sous cette journée.

Dès le début du conte, après avoir décrit l'environnement immédiat, le narrateur sent une force mystérieuse et malsaine, une présence floue prendre place autour de lui. Ne pouvant l'identifier, il diagnostique d'abord un trouble d'humeurs. Peu à peu, des symptômes physiques tels que la fièvre se déclarent et perturbent le narrateur à un tel point qu'il consulte un médecin qui ne lui trouve aucune maladie proprement dite. Confus et apeuré par la nuit qui approche, le narrateur s'endort et fait ce rêve.

Commentaires
Pierre Bayard, Maupassant, juste avant Freud, Paris, Éditions de Minuit, (collection « Paradoxe »), 1994, p. 21.

Texte témoin
Guy de Maupassant, Œuvres complètes vol. 12, le Horla, Paris, Louis Conard, 1902, p. 8.

Édition originale
Guy de Maupassant, le Horla, Ollendorf, Paris, 1887.

Édition critique
Guy de Maupassant, Contes et nouvelles, éd. L. Forestier, Gallimard (coll. « Bibliothèque de la Pléiade »), 1974-79.

Guy de Maupassant, le Horla et autres contes d'angoisse, éd. Antonia Fonyi et Pierre Cogny, Paris, Garnier Flammarion, 1984, p. 56.

Guy de Maupassant, le Horla , éd. Yvan Leclerc, Paris, CNRS, Bibliothèque Nationale, Zulma (coll. « Manuscrits »), 1993.

Guy de Maupassant, les Horlas, Actes Sud (coll. « Babel »), Paris, 1995, p. 41-42.




Un cauchemar

La victime du Horla

Je dors — longtemps — deux ou trois heures — puis un rêve — non — un cauchemar m'étreint. Je sens bien que suis couché et que je dors ... je le sens et je le sais... et je sens aussi que quelqu'un s'approche de moi, me regarde, me palpe, monte sur mon lit, s'agenouille sur ma poitrine, me prend le cou entre ses mains et serre... serre... de toute sa force pour m'étrangler.

Moi, je me débats, lié par cette impuissance atroce, qui nous paralyse dans les songes; je veux crier, — je ne peux pas; — je veux remuer, — je ne peux pas; — j'essaie, avec des efforts affreux, en haletant, de me tourner, de rejeter cet être qui m'écrase et qui m'étouffe, — je ne peux pas !

Et soudain, je m'éveille, affolé, couvert de sueur. J'allume une bougie. Je suis seul.

Après cette crise, qui se renouvelle toutes les nuits, je dors enfin, avec calme, jusqu'à l'aurore.

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