Anonyme

Gerbert de Mez

France   1190

Genre de texte
Chanson de geste

Contexte
Gerbert, Gerin et Mauvoisin sont en route pour la demeure du roi Monloon. Gerin entonne une chanson, mais est bientôt interrompu par Gerbert, qui lui rappelle qu’ils doivent rester discrets et sur leurs gardes. Il raconte alors un rêve qu’il a eu la nuit précédente. Gerin comprend que le songe de Gerbert signifie qu’ils auront bientôt à se battre. En effet, ils rencontrent leur ennemi Fromondin accompagné de ses gens peu après le récit du songe. Une bataille s’ensuit.

Notes
Le cycle des Lorrains comporte cinq chansons présentant les aventures de quatre générations de personnages et composées à la fin du XIIe siècle.

Texte original

Texte témoin
Édition de Pauline Taylor, Namur : Secrétariat des publications. Facultés Universitaires, « Bibliothèque de la Faculté de philosophie et lettres de Namur. Fascicule 11 », 1952, vers 3104-3119. Traduction : J. Dionne et Y. Lepage

Bibliographie
Article de Jean-Pierre Martin, in Georges Grente (dir.), ‹i›Dictionnaire des Lettres françaises. Le Moyen âge. ‹/i› Édition entièrement revue et mise à jour sous la direction de Geneviève Hasenohr et Michel Zink, Paris : Fayard, 1992, p. 525, 527.




Gerbert rêve d’un faucon

Une bataille en vue

Je vais vous raconter un songe que j’ai fait alors que nous dormions : nous étions à Paris, sur un grand pont, et je me battais contre deux lions. Je les tuais, moi tout seul. Sur mon poing se posait un faucon, qui s’était échappé de la cage de Fromont. Je le nourrissais avec l’aile d’un plongeon. L’oiseau était de mauvaise extraction : il s’envolait en haut vers le ciel. Il s’en fallut de peu qu’il ne prît les deux yeux de mon front.

Gerin répondit : Voilà une noble vision. Comme un clerc, j’en dévoilerai le sens. Ce rêve signifie que nous nous battrons. On verra bien comment nous le ferons : nous combattrons nos mortels ennemis.

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