Les sorcières

Mes enfants allaient en voiture faire du ski au Caucase et je les accompagnais. C’était devenu une habitude. Ces déplacements (quelques heures) étaient une charge pour moi. Je me rappelle qu’une fois nous nous arrêtâmes à mi-chemin auprès d’une jeune femme de leur connaissance qui faisait profession d’athéisme. Elle venait de perdre un proche parent, mais elle dansa longtemps, lançant les jambes dans l’herbe haute. Cette danse était une musique. Bientôt tout se gâta. Mes enfants s’éloignèrent. Ils furent remplacés par de méchantes femmes (était-ce bien des femmes ?) qui me renversaient, me retournaient dans la voiture, qui était maintenant un lit. «N’ayez pas peur», criaient-elles, «vous ne risquez rien !». Et elles me poussaient à l’extrême bord du lit avant d’enfoncer dans mon anus je ne sais quoi d’aigu. Pourquoi mes enfants n’accouraient-ils pas à mon aide ? Ou toléraient-ils ces manœuvres ? J’étais sans force contre les sorcières. Enfin, un beau jour, ce mauvais jeu cessa et mes tortionnaires elles-mêmes s’adoucirent.