Geoffrey Chaucer

The Canterbury Tales: The Knightes Tale

Angleterre   1477

Genre de texte
poème

Contexte
Arcite et son frère Palamon, emprisonnés par Thésée, tyran d’Athènes, sont tous deux tombés amoureux d’Emelye, la belle-sœur de Thésée. Arcite, finalement libéré, retourne à Thèbes, malheureux d’avoir été banni d’Athènes et croyant qu’il ne reverra plus jamais Emelye, alors que son frère, toujours emprisonné à Athènes, reste près d’elle. Après un an ou deux de ces tourments, Mercure lui apparaît en rêve et lui suggère de retourner à Athènes.

Texte original

Texte témoin
Les Contes de Cantorbéry : 1re partie, Gand, Éditions scientifiques E. Story-scientia, 1977, p. 39. Traduit de l’anglais par Juliette de Caluwé-Dor.

The Complete Works of Geoffrey Chaucer v. 4, Oxford, Clarendon Press, 1972, p. 40-1.




Rêve d’Arcite

Apparition de Mercure

Pourquoi parlerais-je toute la journée de sa misère?
Quand il eut enduré pendant un an ou deux
Ce cruel tourment, cette peine, et cette misère,
À Thèbes, en son pays, comme je l’ai dit,
Une nuit, alors qu’il dormait,
Il lui sembla que Mercure, le dieu ailé,
Se tenait devant lui et lui demandait de se réjouir.
Il tenait son bâton de sommeil droit en main ;
Il portait un chapeau sur ses cheveux brillants.
Il remarqua que ce dieu était équipé
Comme quand Argus s’endormit ;
[Mercure] lui dit : «Tu vas aller à Athènes
C’est là qu’il est prédit une fin à ta misère.»
À ces mots, Arcite s’éveilla et se leva.
«En vérité», dit-il, «malgré la peine que je puis en avoir
Je pars tout droit pour Athènes
Et la crainte de la mort ne m’empêchera pas
De voir ma dame, que j’aime et que je sers ;
Peu m’importe de mourir si c’est en sa présence. »

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